Les fioretti du pape François cet été

Nous poursuivons la publication d'extraits de propos tenus par le pape au courant de l’été devant divers publics.

C’est triste de voir un jeune à la retraite

À des scouts italiens, par téléphone, le 10 août 2014 :

« C’est triste de voir un jeune à la retraite. Non, le jeune doit aller de l’avant sur cette route de courage. Avancez ! Ce sera votre victoire, votre travail pour aider à changer le monde, à le rendre vraiment meilleur. Je sais que vous avez réfléchi sur l’Apocalypse, en pensant à la Cité nouvelle. C’est votre tâche : créer une cité nouvelle. Toujours de l’avant avec une cité nouvelle : avec la vérité, la bonté, la beauté que le Seigneur nous a données. »

L’Évangile, est l’antidote à l’esprit de désespoir

À Daejon (Corée), le 15 août 2014 :

« L’espérance offerte par l’Évangile, est l’antidote à l’esprit de désespoir qui semble croître, tel un cancer dans la société qui extérieurement est nantie mais qui souvent fait l’expérience de la tristesse intérieure et du vide. À combien de nos jeunes ce désespoir a fait payer son tribut ! Puissent-ils, ces jeunes qui nous entourent ces jours-ci avec leur joie et leur confiance, n’être jamais privés de leur espérance !

Tournons-nous vers Marie, Mère de Dieu, et implorons la grâce d’être joyeux dans la liberté des enfants de Dieu, d’utiliser cette liberté avec sagesse au service de nos frères et sœurs, de vivre et d’œuvrer de façon à être des signes d’espérance, cette espérance qui trouvera son accomplissement dans le Royaume éternel, là où régner, c’est servir. »

Ne pas jouer avec les gadgets et les distractions

Le 17 août, aux évêques d’Asie

« Une seconde façon dont le monde menace la solidité de notre identité chrétienne, c’est la superficialité : la tendance à jouer avec les choses à la mode, les gadgets et les distractions, plutôt que de nous consacrer aux choses qui comptent réellement (cf. Phil 1, 10). Dans une culture qui exalte l’éphémère et offre de nombreux lieux d’évasion et de fuite, cela représente un sérieux problème pastoral. Chez les ministres de l’Église, cette superficialité peut aussi se manifester dans le fait d’être fascinés par les programmes pastoraux et par les théories, au détriment de la rencontre directe et fructueuse avec nos fidèles —et aussi avec ceux qui ne le sont pas—, spécialement les jeunes, qui ont plutôt besoin d’une solide catéchèse et d’une orientation spirituelle sûre. Sans un enracinement dans le Christ, les vérités pour lesquelles nous vivons finissent par se fissurer, la pratique des vertus devient formaliste et le dialogue est réduit à une forme de négociation ou à un accord sur le désaccord. Cet accord sur désaccord… afin que rien ne bouge. »

En dormant, personne ne peut chanter, danser ni se réjouir.

Le 17 août 2014 aux jeunes d’Asie :

« Le psaume responsorial de ce jour nous invite à toujours ‘être dans l’allégresse et à chanter de joie’. En dormant, personne ne peut chanter, danser ni se réjouir. Il n’est pas bon de voir un jeune dire « je vais dormir… Non ! Réveillez-vous ! ». Chers jeunes, ‘‘Dieu, notre Dieu, nous a bénis’’ (Ps 67, 6) ; de lui nous avons ‘obtenu miséricorde’ (Rm 11, 30). Assurés de l’amour de Dieu, allez dans le monde de sorte que ‘par suite de la miséricorde que vous avez obtenue’, ils –vos amis, vos collègues, vos voisins, vos compatriotes, toute personne de ce grand continent– ‘puissent maintenant recevoir la miséricorde de Dieu’ (cf. Rm 11, 31). C’est par sa miséricorde que nous sommes sauvés. »

Nous devons rajeunir l’Église, mais pas par une intervention esthétique

Le 16 juin 2014, aux participants du congrès du diocèse de Rome

« Le grand défi de l’Église aujourd’hui est de devenir mère: mère! Pas une ONG bien organisée, avec beaucoup de plans pastoraux... Nous en avons besoin, assurément... Mais ce n’est pas l’essentiel, cela est une aide. À quoi? A la maternité de l’Église. Si l’Église n’est pas mère, il est laid de dire qu’elle devient une vieille fille, mais elle devient une vieille fille! C’est ainsi: elle n’est pas féconde. L’Église ne fait pas seulement des enfants, son identité est de faire des enfants, c’est-à-dire d’évangéliser […] L’identité de l’Église est celle-ci: évangéliser, c’est-à-dire faire des enfants. Je pense à notre mère Sara qui avait vieilli sans enfants; je pense à Élisabeth, la femme de Zacharie, qui avait vieilli sans enfants; je pense à Noémi, une autre femme qui a vieilli sans descendance... Et ces femmes stériles ont eu des enfants, ont eu une descendance: le Seigneur est capable de le faire! Mais pour cela l’Église doit faire quelque chose, elle doit changer, elle doit se convertir pour devenir mère. Elle doit être féconde! La fécondité est la grâce que nous devons demander aujourd’hui au Saint-Esprit, pour que nous puissions aller de l’avant dans notre conversion pastorale et missionnaire. Il ne s’agit pas, il n’est pas question d’aller chercher des prosélytes, non, non! Aller sonner à l’interphone: ‘Vous voulez venir à cette association qui s’appelle Église catholique?...’. Il faut remplir le formulaire, un membre de plus... L’Église […] grandit par tendresse, par la maternité, par le témoignage qui engendre toujours plus d’enfants. Elle a un peu vieilli notre Mère l’Église... […] Nous devons la rajeunir, mais pas en l’amenant chez le médecin qui fait une intervention esthétique, non! Cela n’est pas le vrai rajeunissement de l’Église, cela ne va pas. L’Église devient plus jeune quand elle engendre davantage d’enfants; plus elle devient mère, plus elle devient jeune. Telle est notre mère, l’Église; et notre amour de fils. Etre dans l’Église signifie être à la maison, avec maman; à la maison de maman. Telle est la grandeur de la révélation. »

Comme le mauvais vin, un « cœur esclave » devient du vinaigre

À Sainte-Marthe, le 20 juin 2014 :

«Un cœur esclave n’est pas un cœur lumineux: il sera ténébreuxet « comme le mauvais vin, il s’abîme davantage avec le temps et il devient du vinaigre.

Un cœur libre est un cœur lumineux, qui illumine les autres, qui fait voir la route qui mène à Dieu. Il n’est pas enchaîné, il va de l’avant et il vieillit bien, parce qu’il vieillit comme le bon vin […] On ne peut avoir le cœur libre qu’avec les trésors du ciel : l’amour, la patience, le service des autres, l’adoration de Dieu. Voilà les vraies richesses qui ne se font pas voler. Les autres richesses appesantissent le cœur ; elles l’enchaînent, elles ne lui donnent pas la liberté. »