Présidé le matin par Mgr Fortunato Baldelli, nonce apostolique en France, et l'après-midi par Mgr Olivier de Berranger, président de la commission sociale des évêques de France, ce colloque a permis d'approfondir des aspects centraux de l'enseignement du bienheureux Josémaria Escriva, à peu de jours du centenaire de sa naissance, célébré le 9 janvier dernier.
Après un panorama historique brossé par Yves-Marie Hilaire, professeur émérite à Lille III, de l'émergence des laïcs dans le catholicisme en Europe, au XXe siècle, Cyrille Michon, maître de conférences de philosophie à Paris IV, a rapproché la « grandeur de la vie ordinaire » prêchée dès les années trente par le fondateur de l'Opus Dei, de « la prose du monde » dont parlaient plusieurs philosophes du XIXe et du XXe siècle, et qu'évoquent si bien des peintres de l'École flamande.
Paul Olivier, professeur de Première supérieure de philosophie au lycée Masséna, à Nice, a ensuite traité de la filiation divine, notion et expérience qui imprègne la vie d'Escriva et de ceux qui l'ont suivi dans son cheminement spirituel et apostolique.
Mireille Heers, maître de conférences à l'Institut d'Études Politiques de Strasbourg, a parlé de « la liberté des enfants de Dieu » dans l'œuvre de Josémaria, tandis que le docteur Florence Allard, gynécologue, évoquait, à la lumière de ses enseignements, « le sens chrétien de la vie, de la souffrance et de la mort ».
Enfin Jean-Luc Chabot, professeur à l'Université des Sciences sociales de Grenoble, relevait plusieurs aspects marquants de l'enseignement social de l'Église dans la pensée et l'apostolat d'Escriva.
« Josémaria Escriva avait pressenti, mieux que d'autres, a dit Mgr Baldelli, que l'invitation de Jésus: « si tu veux être parfait… » n'était pas limitée, mais était au contraire une interpellation adressée à tous le disciples ; c'est l'aspiration normale de tout baptisé. (…) En somme, Josémaria a été sur ce point un précurseur du Concile Vatican II, qui insiste tant sur la vocation universelle à la sainteté. »